Il faut remettre Dieu au centre de la messe

Pour Don Nicola Bux, l’abandon du latin a contribué à la désacralisation de la liturgie. Pour lui, on a mis un accent exagéré sur la Dernière Cène pour en faire un repas au détriment du caractère cosmique, rédempteur et sacrificiel de la Messe. Il faut donc restaurer la discipline en matière de musique sacrée et des canons de l’art sacré, deux aspects étroitement liés à la liturgie. La « réforme de la réforme » voulue par Ratzinger et soutenue par le Pape François doit remédier à à l’anarchie dans la liturgie en réaffirmant le droit de Dieu sur cette dernière.

Qu’elle est belle, la messe du matin !

Qu’elle est douce et belle, qu’elle est accueillante la maison du Père au matin, un peu comme celle d’un ami. Je suis un hôte inattendu parmi les quelques habitués de la liturgie du matin et j’ai bien senti la surprise de Jésus-lui-même qui n’a pas manqué de me surprendre à son tour : « je t’ai attendu chaque matin ». Comme il me semble doux et familier ce grand Crucifix à côté de moi, presque vivant comme, s’il allait d’un moment à l’autre se tourner vers moi pour me rendre mon regard.

La multiplication des euros à la messe

Aujourd’hui je suis allé à la messe avec cinq euros en poche. Le restaurant japonais de la veille m’avait rappelé une tradition de mon enfance et des années 1980 en Italie lorsqu’il était d’usage de recevoir ses invités avec une petite goutte, bien avant que les moralistes et autres bien-pensants hygiénistes ne s’en mêlent. C’était l’âge d’or de la légendaire liqueur Strega et je m’étais mis en tête d’en acheter une bouteille au supermarché du coin. Sauf qu’en découvrant qu’elle était affichée au prix exorbitant de 11,90 €, je me suis dit que j’allais plutôt acheter quelque chose pour dîner et j’en ai profité pour prendre un paquet de dix cigarettes au passage. Conclusion, je suis arrivé à la messe avec à peu près 2,70 € en poche.

Un dialogue intime avec Jésus (2)

Il y a dans notre cœur un morceau de chair qui a été préservé de la souillure du péché originel et qui a conservé toute sa pureté. C’est à travers elle que Jésus résonne en nous, du cœur à l’esprit. Notre conscience la plus profonde se résout à lui faire écho: c’est comme cela qu’il nous répond. C’était probablement déjà ce qui se passait pour Don Camillo. Il y en qui parleront de schizophrénie. Ce sont des imbéciles, en fait. J’arrive à l’église et je m’assois. Je le contemple à travers son effigie posée sur l’autel: la magnifique icône qui m’est devenue familière. Derrière cette image se trouve le Dieu vivant sur sa « sainte montagne », le tabernacle.

Un dialogue intime avec Jésus

C’est arrivé il y a un peu plus d’un mois. Pour une fois, j’étais arrivé à l’Eglise non seulement à temps mais même largement en avance pour la messe, ce qui est exceptionnel pour moi qui suis un retardataire chronique. J’en ai donc profité pour discuter un peu avec Lui, devant cette icône sur l’autel qui me fixait avec intensité, devant le Saint-Sacrement. Oui, dans mon Eglise, le Saint-Sacrement se trouve au fond, derrière… un paravent sur l’autel. Je vous résume le monologue façon Don Camillo que j’ai eu avec Lui car sa présence était si intense que je pouvais clairement distinguer ses réponses au travers de cette petite voix intérieure que j’appelle ma conscience.

Je confesse…

Je contemple les voûtes de cette église de quartier que je n’ai jamais aimée et que je n’avais jamais considérée comme ma maison. Cette fois, oui, je me sens en famille, je fixe ces voûtes et elles me semblent infiniment chères. On dirait la charpente du ventre d’un grand bateau perdu en pleine tempête au beau milieu de l’océan. Et je me sens moi aussi sur la barque de Pierre avec Jésus à bord qui fait semblant de dormir. Et ma panique se calme et se transforme en rire lorsque le Messie ouvre un œil, qu’il me fixe et qu’il dit à voix basse : « Ne craignez pas : je suis là, ne le voyez-vous pas ? Allons, du calme… voyons ce que font les autres, et Pierre. Toi, fais semblant de rien. »

La sœur qui parlait au bon Dieu

En entrant dans cette église de Rome, je ne savais pas que j’allais au-devant d’une rencontre mystique au carrefour de la poésie, de la littérature et du mystère silencieux de Dieu qui façonne le destin des hommes. Quelques sœurs assistent à la messe. Près de l’entrée, sur une chaise roulante, est assise une très vieille sœur, perdue dans son délire mais parfaitement lucide, comme comblée d’une ironie aimable et surannée. En l’observant, je m’aperçois qu’elle a même cessé de parler aux hommes, de répondre au travers des mediatores Dei, elle répond directement à Dieu, elle lui parle : elle est déjà de l’autre côté.