Pour ou contre le Concile.  L’Église dans la tourmente.  Pistes pour une pacification

Le rejet du Concile Vatican II dans son inté­gra­li­té prô­né fin juin par l’archevêque Carlo Maria Viganò, a ravi­vé avec for­ce la con­tro­ver­se sur ce con­ci­le et sur son ortho­do­xie ou son héré­sie.

On peut espé­rer que cet­te dispu­te ne débou­che pas sur un schi­sme mais plu­tôt sur un débat impar­tial qui met­te enfin en lumiè­re la « véri­té » de ce grand évé­ne­ment.

Et c’est ce qu’espère le pro­fes­seur Pietro De Marco (pho­to), phi­lo­so­phe et histo­rien de for­ma­tion, ancien pro­fes­seur de socio­lo­gie de la reli­gion à l’Université de Florence et à la Faculté théo­lo­gi­que d’Italie cen­tra­le, dans un long arti­cle abon­dam­ment argu­men­té envoyé à Settimo Cielo.

Afin d’en faci­li­ter la lec­tu­re, le tex­te est pré­cé­dé par un « abstract », un bref résu­mé de l’article ain­si que des ren­vois à tous les arti­cles de Settimo Cielo con­sa­crés à cet­te que­stion, par ordre chro­no­lo­gi­que.

Un arti­cle de Sandro Magister, vati­ca­ni­ste à L’Espresso.

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Abstract

La con­tro­ver­se, d’envergure inter­na­tio­na­le, qui a écla­té con­cer­nant le sta­tut de véri­té du Concile Vatican II, ou plu­tôt sur ses erreurs, sur son héré­sie con­sti­tu­ti­ve, doit être pri­se au sérieux et exa­mi­née pré­ci­sé­ment dans sa véri­té.

L’auteur défend la néces­si­té d’un accord préa­la­ble qui per­met­te aus­si bien à la majo­ri­té pro-conciliaire (modé­rée ou radi­ca­le) qui a absor­bé un Concile par­tiel ou par con­ve­nan­ce ain­si qu’aux mino­ri­tés cri­ti­ques tra­di­tion­nel­les ou tra­di­tion­na­li­stes, de trou­ver un ter­rain d’entente.  Cet accord exi­ge :

  1. la renon­cia­tion à l’idée pré­co­nçue de discon­ti­nui­té qui empê­che (dans le chef des tra­di­tion­na­li­stes com­me dans celui des con­ci­lia­ri­stes radi­caux) l’examen du « cor­pus » con­ci­liai­re pour ce qu’il est, histo­ri­que­ment et tex­tuel­le­ment, et avant tout en tant qu’événement de la Tradition ;
  2. la recon­nais­san­ce d’un ou plu­sieurs sous-ensembles pro­blé­ma­ti­ques dans le « cor­pus » con­ci­liai­re qui sem­blent légi­ti­mer les visions oppo­sées du Concile en tant que frac­tu­re ;
  3. la recon­nais­san­ce que le tra­vail des Pères et des experts con­ci­liai­res enten­dait se dérou­ler en con­ti­nui­té sub­stan­tiel­le avec l’ordre catho­li­que, insti­tu­tion­nel et dog­ma­ti­que, recon­struit après la cri­se moder­ni­ste ;
  4. la réa­li­té, sou­vent dia­gno­sti­quée par les cri­ti­ques tra­di­tion­nels, d’une cul­tu­re théo­lo­gi­que néo-moderniste respon­sa­ble du détour­ne­ment des tex­tes con­ci­liai­res lors des dif­fé­ren­tes pha­ses post­con­ci­liai­res.

L’examen objec­tif de l’« inten­tio auc­to­rum » per­met­tra d’éviter cet­te sure­sti­ma­tion, dans des direc­tions con­trai­res, de l’événement-Concile qui a con­duit nova­teurs et uto­pi­stes à l’abandonner pour le réa­li­ser et les tra­di­tion­na­li­stes à la cri­stal­li­ser pour le con­dam­ner « in toto ».

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Les pré­cé­den­ts arti­cles sur le sujet

> L’archevêque Viganò au bord du schi­sme. La leçon non enten­due de Benoît XVI (29.6.2020)

> Sul Concilio una let­te­ra di Viganò e una lezio­ne di Brandmüller. Chi ha ragio­ne e chi no (6.7.2020)

> Ecco per­ché tra Viganò e Brandmüller ha ragio­ne il car­di­na­le. Una let­te­ra (9.7.2020)

> Les “fake news” de Viganò et con­sorts. Démasquées par un car­di­nal (13.7.2020)

> Un évê­que théo­lo­gien bri­se le silen­ce con­tre les “bana­li­tés” de Viganò et con­sorts (20.7.2020)

> Sempre più acce­sa la dispu­ta sul Vaticano II. Le let­te­re di un teo­lo­go e di un arci­ve­sco­vo (27.7.2020)

On peut ajou­ter uti­le­ment aux arti­cles de Settimo Cielo ce com­men­tai­re de John Cavadini, pro­fes­seur de théo­lo­gie à l’Unviersity of Notre Dame, mem­bre de la Commission Théologique Internationale de 2009 à 2014 et spé­cia­li­ste des Pères de l’Église.  Ce com­men­tai­re est paru le 28 juil­let sur « Inside the Vatican » :

> Was Vatican II real­ly the “seed of error”? Or was it “a truth only half recei­ved?”

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POST SCRIPTUM — Le len­de­main de sa publi­ca­tion déjà, l’ar­ti­cle du pro­fes­seur De Marco a susci­té un intel­li­gent com­men­tai­re cri­ti­que signé par Giorgio Armillei et Stefano Ceccanti qui com­men­cent com­me ceci:

“La con­tri­bu­tion de Pietro De Marco à la repri­se du débat sur le Concile Vatican II pré­sen­te de nom­breux aspec­ts inté­res­san­ts, il expo­se les pro­blè­mes de maniè­re objec­ti­ve et cri­ti­que, il s’ef­for­ce de pro­po­ser une taxo­no­mie inno­va­ti­ve des posi­tions et des alter­na­ti­ves inter­pré­ta­ti­ves en cher­chant à dépas­ser les oppo­si­tions sclé­ro­sées et sté­ri­les.  Toutefois, sa ten­ta­ti­ve de recon­struc­tion ne par­vient pas à sor­tir des sché­mas clas­si­ques et ses con­clu­sions ne con­vain­quent pas…”

En voi­ci le tex­te inté­gral:

> Encore sur le Concile Vatican II

La répli­que publiée le même jour par Andrea Grillo est par con­tre bien plus hosti­le:

> In mare aper­to, non nel gor­go: una rispo­sta a Pietro De Marco

Dans le maelström

de Pietro De Marco

Cher M. Magister, je suis en train de sui­vre avec une cer­tai­ne anti­ci­pa­tion le débat en cours dans dif­fé­ren­ts médias dont Settimo Cielo, sur l’herméneutique de Vatican II.  Justement par­ce que les ter­mes sont sou­vent crus et expli­ci­tes…

[Le tex­te inté­gral du pro­fes­seur De Marco n’est pour l’instant dispo­ni­ble qu’en lan­gue ita­lien­ne et en anglais].
Lire la sui­te…

 

 

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Date de publication: 10/08/2020